4 conseils de photographes culinaires pour réussir ses photos

Juil 10, 2020 | Marine Benady
Il y a plusieurs mois, nous avions recueilli pour cet article les conseils de plusieurs graphistes pour réussir son identité visuelle. Aujourd’hui, 4 photographes de talent partagent leurs astuces, que ce soit pour trouver le bon professionnel ou réaliser ses propres photos de plats.
Sandrine Saadi est arrivée à la photographie culinaire par le biais du blog qu’elle ouvre en parallèle de son poste en agence, en 2012. Elle fonde Studio Basilic en 2015, où elle propose ses talents de Directrice Artistique, styliste et photographe culinaire pour de grandes marques alimentaires. À travers ses photos, elle adore raconter des histoires, des moments de vie et se réjouit de ce métier qui lui permet de ne jamais faire deux fois la même chose.
Cyrielle Thomas est photographe depuis 2012 à Paris. Elle photographie à la fois de la nourriture et des produits (déco, cosméto). Côté food, elle travaille surtout en publicité, pour du web, des affiches en magasin ou encore pour des restaurants comme notamment l’hôtel du Westin à Paris. Ce qui lui plait dans ce métier, c’est de mettre en valeur des produits ou des savoirs-faire, susciter une émotion à travers la photo, l’envie de goûter le plat, d’aller acheter le produit.
Maud Argaïbi est photographe culinaire depuis 2009, elle a créé le studio Pixel et Béchamel il y a 2 ans. Dans son studio parisien, elle réalise principalement des clichés publicitaires pour des marques mais fait aussi des reportages dans les restaurants et un ou deux livres de cuisine par an.
« Ma passion première est la gastronomie, réussir à sublimer de beaux et bons plats est un régal pour moi. J’aime faire saliver, faire rêver, donner envie… Je suis constamment à la recherche du “Waouh” du client, du restaurateur ou de l’éditeur.
Sarah Sanchez a lancé Croque-Madame Studio Culinaire, un studio de création spécialisé en food en 2018, à son retour en France, après 10 ans à Barcelone (où elle travaillait pour La Fourchette Espagne/Tripadvisor). Aujourd’hui elle travaille essentiellement en studio pour des marques et des agences, à qui elle propose de la création de recettes, du stylisme culinaire et de la photo food & still life. 
« J’ai toujours conçu la photo culinaire comme un véritable art. J’adore imaginer mes photos comme des peintures, en jouant avec les couleurs, les contrastes, les formes, les textures… »

1. Trouver le bon photographe

Pour trouver le photographe avec lequel on va collaborer, Sandrine Saadi conseille de regarder son travail, voir ce qu’il met en avant (s’il ne met pas de photo packshot sur son site, pas la peine de le contacter pour ça) et enfin de s’appeler, pour voir si le feeling est là, après l’émission d’un devis. Elle précise, « la communication n’est pas quantifiable », accorder un budget à sa photographie culinaire à l’ère où le visuel est roi, n’est plus vraiment une option.

Pour trouver le photographe avec lequel on va collaborer, Sandrine Saadi conseille de regarder son travail, voir ce qu’il met en avant (s’il ne met pas de photo packshot sur son site, pas la peine de le contacter pour ça) et enfin de s’appeler, pour voir si le feeling est là, après l’émission d’un devis. Elle précise, « la communication n’est pas quantifiable », accorder un budget à sa photographie culinaire à l’ère où le visuel est roi, n’est plus vraiment une option.

Cyrielle : « Bien parcourir son portfolio, c’est un bon départ histoire de voir si ses photos vous parlent, si vous y êtes sensibles et si vous sentez que c’est le type de photos qui pourront mettre en valeur vos produits. Ensuite, réfléchir à la manière dont vous avez envie de travailler avec lui : est-ce que vous voulez co-construire la photo, être présent sur le shooting ou au contraire lui laisser complètement carte blanche. Et puis ne pas hésiter à appeler pour avoir un premier contact au téléphone, pour voir comment le courant passe : c’est lui qui va défendre votre produits, vos plats avec ses photos, ça passe également par une rencontre humaine. Si le feeling ne passe pas, cela risque d’être compliqué ! »

Dans votre recherche de professionnels, Cyrielle conseille « Soyez honnêtes dans vos budgets et votre manière de travailler ! N’oubliez pas que c’est le photographe (avec le styliste s’il y a) qui va traduire en photo votre image de marque. S’il se sent filouté ou méprisé, il ne défendra pas vos produits ou vos recettes avec les mêmes tripes que s’il sait qu’il est respecté ! »

Maud conseille d’abord d’estimer le budget disponible puis en fonction, se tourner vers des experts, des studios photos ou des plus jeunes photographes. « Chacun offre une qualité de service différente et un accompagnement différent selon les besoins. Ensuite il faut que le book du photographe plaise aux clients, en sachant tout de même que le photographe peut reproduire toutes les demandes du client. »

Sarah préconise de s’orienter vers un photographe spécialisé. « Son expérience et son expertise constituent un gain de temps précieux et garantissent souvent un résultat de qualité. Ensuite, choisir un photographe dont le travail se rapproche du résultat souhaité. Chaque photographe a son propre style, sa manière de composer et de traiter ses photos. Enfin, dans la mesure du possible, privilégier une personne attentive et réceptive, qui comprendra et saura s’adapter aux diverses demandes et éventuelles modifications. C’est finalement la clé d’une collaboration réussie. »

2. Le brief idéal

Pour démarrer un projet photographique, il faut fournir un brief récaptitulant au prestataire ce qui est attendu.

Pour Sandrine Saadi, un bon brief client commence avant tout par le choix du bon profil de prestataire. Selon elle, « même si le brief est bien fait, si ce n’est pas la bonne personne, il y aura forcément un décalage. »
Ensuite, il faut donner une vision globale du projet, quelle est la destination des clichés (web, presse…). Il est important qu’il y ait un terrain de convergence entre les univers de la marque et du photographe. Pinterest peut être un bon outil pour créer ses moodboard et montrer précisément au photographe ce que l’on a en tête.

Pour Cyrielle Thomas, un bon brief client doit apporter une véritable vision de la photo souhaitée: « des photos de l’ambiance voulue, la lumière, les couleurs, la disposition des produits… Il faut qu’il soit le plus précis possible pour que le photographe parle la même langue, sinon sur le shoot il peut y avoir des déconvenues ! »

Pour Maud, le brief idéal précise le nombre de photos, la destination des clichés, le thème,  intentions de lumières, de stylistes, précisions sur les cadrages et sur les tailles des clichés à livrer et des exemples de clichés avec des explications (sur Power-point). L’idéal est de connaître les envies des clients mais aussi de pouvoir avoir une part de liberté le jour du shooting. Selon elle, si le brief est trop restrictif, les savoirs-faire du photographe et du styliste culinaire ne peuvent pas s’exprimer correctement. Il faut que le client ait confiance en son prestataire.

 

Enfin, selon Sarah, pour faire un bon brief, tout doit être clairement détaillé point par point et illustré avec des visuels inspirants et/ou des travaux similaires. Il doit aussi permettre de visualiser d’emblée le résultat souhaité. « Rédigé à l’écrit par le client, de manière à ce qu’on puisse l’avoir sous les yeux à n’importe quel moment au cours du projet. Un récap oral est évidemment préférable pour éliminer le moindre doute. »

3. Des conseils de pro

Toutes s’accordent à dire que le critère principal à la réussite d’une photographie culinaire est la maitrise de la lumière.

Sandrine Saadi : La photographie culinaire demande un dressage des assiettes différent de l’envoi des plats en salle. Le client a généralement un point de vue à 60°C tandis que l’appareil photo est plutôt « top view » (vue du dessus). L’autre astuce est d’adapter le contenant pour la photo, utiliser par exemple des assiettes à dessert pour éviter qu’un produit ne semble trop perdu dans une grande assiette. Éviter les néons de la cuisine et privilégier la lumière naturelle. Enfin, un téléphone peut suffire à faire une bonne photo de plat. En prenant un coin de table ou une chaise qui évoque l’ambiance du restaurant ou un fond neutre pour un restaurant gastronomique. 

Cyrielle conseille pour une lumière naturelle, de chercher la fenêtre avec une lumière diffuse qui donnera de jolies ombres douces. « Si on ne maitrise pas trop, il vaut mieux rester simple et sobre pour éviter de se planter. Avoir des focus produits pour pouvoir mettre l’accent sur la matière, la compo du produit ou de la recette, c’est un bon moyen pour susciter la gourmandise ! »

Selon Maud, la beauté du plat et de sa mise en scène jouent pour beaucoup dans la réussite d’une photo. « Côté photographe, je dirais qu’il faut bien maîtriser sa lumière et savoir jouer avec elle et ses contrastes. Mon conseil pour les néophytes serait utiliser des réflecteurs ! C’est la base. »

Pour Sarah, « Une lumière maitrisée et créative peut sublimer (presque) n’importe quel contenu! Et si elle est naturelle, c’est bien sûr encore mieux! Placée latéralement, elle donne du relief et permet de jouer avec les ombres. »

4. De l’inspiration

Cyrielle avec son blog Carnets Parisien et Émilie du blog Griottes ont donné envie à Sandrine d’ouvrir à son tour, son propre blog. Aujourd’hui elle admire le travail de Bea Lubas qu’elle trouve ultra gourmand, de Violaminerva, une photographe finlandaise dont elle apprécie les clairs obscurs, le compte Instagram de Bella ful filled ou encore les photos d’Eva Kosmas Flores

Côté livres, elle se délecte des ouvrages parus chez Hachette et Marabout. « Quand Katy Cuisine » de Katy Quinn Davies, « Persiana » de Sabrina Ghayour (Hachette), « Paris – Tel Aviv » de Chloé Saada, les livres de Donna Hay. Mais selon Sandrine, l’inspiration est partout, dans tout ce qui nous entoure.

Cyrielle, elle, aime beaucoup le travail de Virginie Garnier ou de Guillaume Czerw. Côté podcast, elle écoute régulièrement Vinaigrette Podcast (le podcast de Maud, donc!) qui interviewe des artisans de la food.

Maud, quand à elle, adore les podcasts d’entrepreneurs et écoute toutes les semaines GDIY (Génération Do it yourself)

Sarah apprécie le travail de Sandrine Saadi en photographie culinaire. Côté lecture, elle recommande « Le Grand Livre du Marketing Culinaire » aux Editions Dunod, « une mine d’or quand on s’intéresse de près au monde de la food! » 

Voilà quelques clés pour réussir son projet de photographie culinaire. En résumé, faire appel à un spécialiste dont le style vous parle est une bonne solution. En Relations Presse, les photographies professionnelles sont indispensables pour pouvoir donner un rendu valorisant pour vos produits ou plats. Comme évoqué dans cet article, c’est aussi une condition qui peut permettre d’obtenir une parution presse facilement.